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L’Association américaine de pédiatrie demande l’interdiction des trotteurs, l’Association espagnole la soutient

Les marchettes pour bébés restent au centre de la controverse, suite à une étude publiée en octobre dernier dans la revue américaine “Pediatrics” qui a conclu, une fois de plus, que ces dispositifs sont tout le contraire d’être bénéfiques pour un enfant.

Entre 1990 et 2014, plus de 230 000 enfants de moins de 15 mois ont été admis dans les salles d’urgence aux États-Unis en raison d’accidents liés à l’utilisation de trotteurs.

Statistiques : plus de 9 000 bébés touchés chaque année

  • En moyenne, plus de 9 000 enfants par an ont été légèrement et gravement blessés par l’utilisation de marchettes pour bébés sur une période de plus de deux décennies entre 1990 et 2014.
  • La population de bébés la plus touchée se situe entre 7 et 10 mois.
  • Les principales causes d’accidents sont : 74,1 % de chutes dans les escaliers, 14,7 % de chutes du déambulateur et 2,8 % d’accès à des zones dangereuses avec le déambulateur comme la cuisine, la cuisinière, les cheminées, l’admission de produits chimiques, entre autres.

Malgré ces chiffres alarmants, Gary Smith, directeur du Center for Injury Research and Policy de l’hôpital national pour enfants et auteur de l’étude, affirme que le nombre d’accidents a considérablement diminué au cours des 25 dernières années par rapport aux périodes précédentes. Toutefois, il souligne que les familles et les parents doivent comprendre les risques de blessures graves auxquels sont exposés les bébés utilisant des trotteurs, et qu’il est donc préférable de se passer de ces véhicules.

Les risques du marcheur

Il est important de considérer que les trotteurs donnent aux bébés une vitesse de déplacement à laquelle ils ne sont pas habitués et donc plus difficile à contrôler. En outre, l’utilisation de marchettes précipite la maturation cognitive et physique des bébés, souvent parce que les parents souhaitent qu’ils commencent à marcher.

D’autres, en revanche, pensent qu’en mettant l’enfant dans un déambulateur dès son plus jeune âge, il aura plus de liberté et ne dépendra pas directement des parents, de sorte que ces derniers auront plus d’autonomie pour faire d’autres choses pendant que l’enfant se promène dans la maison dans le déambulateur.

Cependant, les risques d’accident dépassent de loin les avantages qu’un parent peut identifier dans un déambulateur. Voici les plus courantes :

  1. Il tombe dans les escaliers.
  2. Risque de brûlures par contact avec le four, la cuisinière ou la cheminée
  3. L’enfant se retourne pour essayer d’atteindre quelque chose du déambulateur.

En outre, de nombreux pédiatres et orthopédistes ont déterminé que l’utilisation de ce véhicule n’accélère pas le démarrage de l’enfant, de sorte que la théorie selon laquelle le bébé apprendra à marcher plus vite en utilisant le déambulateur n’est plus valable.

Au contraire, certaines personnes pensent que si le bébé est très petit ou n’a pas bien développé ses muscles inférieurs, l’utilisation du déambulateur peut entraver la mobilité du bébé, retardant ainsi sa capacité à marcher.

Utiliser ou ne pas utiliser le trotteur

Bien que les pédiatres et les associations de puériculture ne recommandent pas l’utilisation de ce dispositif, ceux qui ne s’y opposent pas catégoriquement considèrent qu’il faut attendre que le bébé développe de bons muscles inférieurs, ait plus d’équilibre et de stabilité dans ses mouvements, c’est pourquoi ils estiment qu’il faut l’utiliser à partir de 8 mois et pas avant cette période.

Toutefois, cette règle ne s’applique pas à tout le monde, car nous savons que chaque enfant est différent et se développe à son propre rythme. Il s’agit donc de reconnaître les signes qui vous indiqueront si votre bébé est prêt à utiliser l’un d’entre eux.

L’autre alternative consiste à évaluer s’il est vraiment nécessaire d’acquérir un trotteur, en tenant compte de toutes les études et opinions des spécialistes qui assurent que ce n’est pas bénéfique pour le petit.

Interdiction des marcheurs

Pour suivre l’exemple du Brésil et du Canada, l’Association américaine de pédiatrie utilise l’étude mentionnée au début pour demander aux autorités d’interdire la vente de marchettes pour bébés aux États-Unis. Ce n’est pas la première fois que l’organisation américaine de garde d’enfants fait une telle demande.

En 1997, ils ont réussi à établir une norme de sécurité volontaire pour les fabricants de déambulateurs afin de rendre la structure plus large que les portes de taille conventionnelle.

Ils ont également demandé la mise en place d’un mécanisme qui empêcherait le mouvement du déambulateur si les roues se trouvaient sur le bord d’une marche. Cependant, tous les dessins et modèles n’appliquent pas ces meilleurs.

Pour 2010, la Commission américaine de la sécurité des produits de consommation a exigé des fabricants de déambulateurs qu’ils disposent d’une norme pour tester les chutes dans les escaliers, en plus d’un test sur les freins à main.

Soutien international

Alors que les marchettes pour bébés continuent d’être vendues dans de nombreuses régions du monde et que des accidents mortels continuent de se produire et que quelques autres se terminent par des décès, l’Association américaine de pédiatrie réitère son appel en faveur de l’interdiction des marchettes pour bébés.

Pour sa part, l’Association espagnole de pédiatrie a maintenu sa position selon laquelle “le meilleur trotteur est celui qui n’est pas utilisé”. Par conséquent, elle apporte son plein soutien à l’organisation américaine afin que ces dispositifs ne soient plus commercialisés.

En 2011, le Canada a été le premier pays à interdire la vente, la revente, l’importation et la publicité des marchettes pour bébés. En effet, depuis 2002, la Société canadienne de pédiatrie avait parlé de l’incidence des enfants dans les salles d’urgence en raison des accidents liés à ces véhicules.

Le Brésil, en revanche, a testé en 2013 les marques existantes sur le marché et aucune d’entre elles ne répondait à toutes les normes de sécurité. Pour cette raison, les autorités ont interdit la commercialisation des marcheurs dans tout le pays.

Cette mesure a donné lieu à une contestation judiciaire de la part des fabricants, qui affirment que les bébés sont victimes d’accidents dans les marchettes pour bébés en raison de la négligence parentale et non du produit lui-même.

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