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Les couches jetables, un risque pour la santé ?

On a beaucoup parlé de l’utilisation de composants toxiques dans les produits d’hygiène personnelle des bébés, et cette année encore, la loupe se concentre sur l’une des couches jetables les plus essentielles. Mais avant de découvrir ce que montrent les nouvelles études, apprenons un peu l’histoire des couches.

Les couches d’antan

Pendant des siècles, les bébés portaient des couches en tissu qui consistaient simplement en des rectangles qu’il fallait bien serrer pour que les plis soient bien visibles et qu’il n’y ait pas de grosses fuites, et qui étaient fixés avec des pinces avec lesquelles le bébé pouvait être pincé, sinon la mère finissait toujours par se piquer elle-même.

De même, ces couches réutilisables devaient être lavées quotidiennement, de nombreuses ménagères faisaient tremper les tissus pour enlever les selles et les frotter à la main car elles n’avaient pas de machine à laver, bref c’était un travail qui occupait une partie de la journée.

C’est dans les années 1940 que les premières couches jetables ont été conçues en Suède, consistant en une feuille de cellulose qui absorbe les liquides. Aux États-Unis, la couche extérieure a été inventée pour empêcher le passage des selles vers l’extérieur. En 1950, l’utilisation des couches jetables était limitée à la haute société, aux personnes ayant un pouvoir d’achat élevé, et elles n’étaient également utilisées qu’à des occasions spéciales, ce qui représentait à l’époque une avancée luxueuse qui n’était pas accessible aux personnes des classes inférieures ou moyennes.

Les années suivantes ont été des années d’innovation et de développement pour l’industrie des couches jetables en raison de la concurrence entre les grandes multinationales qui voulaient se positionner sur ce marché et nous en voyons maintenant le résultat. Il existe des centaines de marques dans le monde entier, dont certaines sont plus reconnues que d’autres pour la qualité de leurs produits et qui sont restées dans la préférence du consommateur.

Alertes aux couches

Depuis des années, on parle du terrible impact environnemental des couches, car en raison de leurs composants et dérivés chimiques, elles ont besoin de décennies pour se décomposer complètement, étant l’un des principaux contaminants de la planète. Malgré cela, de nombreuses alternatives durables sont apparues pour offrir des produits à décomposition rapide, mais elles n’ont pas réussi à se positionner avec des ventes élevées.

Cependant, depuis janvier de cette année, le débat se concentre sur l’impact des couches sur la santé des enfants à long terme, puisque l’agence française de l’environnement, Anses, a publié une étude indiquant que de nombreuses substances toxiques et potentiellement dangereuses pour la santé ont été trouvées dans les couches jetables dans ce pays.

Au total, 60 composants ont été identifiés par l’agence environnementale dans les couches qui comprennent des pesticides tels que l’hexachlorobenzène, le lindane et le quintozène qui sont actuellement interdits dans l’Union européenne. Le glyphosate, un herbicide potentiellement cancérigène, a également été identifié. Tous ces ingrédients peuvent être absorbés par la peau et produire, à long terme, des allergies, des irritations et, dans les cas les plus extrêmes, une forme de cancer.

C’est pourquoi les ministres français de la santé, Agnès Buzyn, de l’économie, Bruno Le Maire, et de la transition écologique, François de Rugy, ont rencontré les fabricants des meilleures couches pour bébés afin d’exiger avec force qu’ils remplacent immédiatement ces substances dans les produits, ou du moins qu’ils les réduisent considérablement.

Bien que les noms des entreprises concernées n’aient pas été divulgués, la ministre de la santé Buzyn et les représentants d’EDANA, l’association des fabricants de couches en Europe, ont assuré au public qu’aucune couche sur le marché ne représentait un danger immédiat pour les enfants, et qu’il n’y avait donc aucun risque que leur utilisation se poursuive.

Et en Espagne ?

En revanche, en Espagne, le ministère de la santé a déclaré qu’il ne disposait d’aucune information à ce sujet. Cette omission est due au fait que, selon l’organisation des consommateurs et des utilisateurs, les fabricants de couches ne sont pas obligés d’informer sur la toxicité des composants qu’ils utilisent, contrairement aux fabricants de cosmétiques.

C’est l’OCU qui, en 2015, a publié une étude portant sur 13 marques de couches pour bébés de 9 à 24 mois qui a montré que 4 de ces marques utilisaient de l’anthracène et du naphtalène, deux hydrocarbures à but aromatique mais ayant des effets négatifs sur la santé. Et même si les niveaux de ces composants dans les marques concernées étaient inférieurs à la fourchette établie, deux d’entre elles présentaient des niveaux plus élevés que les autres.

Contrairement à ces résultats, EDANA soutient qu’aucune couche commercialisée dans l’Union européenne n’a dépassé les seuils de sécurité établis par les organismes compétents, et qu’elle est donc sûre à utiliser. Toutefois, Anses demande d’éliminer l’utilisation de substances parfumées qui sont les plus vulnérables aux réactions cutanées, ainsi que de renforcer le contrôle des matières premières naturelles utilisées et d’assurer leur durabilité afin de réduire l’impact environnemental de ces produits.

Quelles sont les alternatives ?

En tant que parents, nous reconnaissons que ces études sont alarmantes, même si elles prétendent ne pas causer de préjudice immédiat. C’est pourquoi, en tant que citoyens responsables, nous avons des choix à faire pour minimiser ces risques et le plus simple est la couche verte.

Ces produits alternatifs n’ont rien à voir avec des couches centenaires. Au contraire, leur conception a été améliorée de telle sorte qu’ils sont très faciles à mettre, certains ont le même design de culotte et utilisent des coussinets lavables ou jetables à l’intérieur qui sont chargés d’absorber les liquides et les selles de l’enfant.

Les culottes sont entièrement lavables en machine, et leur taille s’adapte à celle du bébé. Elles deviennent donc une option durable, une économie pour votre budget, plus de sécurité pour l’environnement, mais surtout pour la santé de votre enfant.

Si cette idée ne vous convainc pas, vous pouvez opter pour les couches jetables écologiques en fibre de bambou et autres matériaux renouvelables, qui n’utilisent pas d’agents parfumés ou de produits chimiques susceptibles de produire une réaction allergique sur la peau de votre bébé, et qui ne rendent pas votre bébé vulnérable à l’apparition d’une maladie plus grave à l’avenir.

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